mercredi 3 décembre 2008

Les viaducs s'écroulent

La route est dure et les hommes boitent sur le bas-côté. Les voitures passent en les éclaboussant. Ils rêvent d’un peu de soleil, d’un petit coin d’herbe sèche pour délasser leurs bottes et se reposer un peu. La journée a été longue comme un déluge et s’est abattue sur eux, sans doute pour les punir de leur faiblesse. C’est de feu dont ils auraient besoin : ils l’entendent qui crépite au bout du chemin, et qui les appelle à venir sécher leurs vieux os. Ce qu'il leur faut, c'est un peu de paix, et le silence de la cendre, au matin, quand l’aube leur rappelle que tout est toujours à recommencer, que la vie passe entre les voitures, que les viaducs s’écroulent, et que la mort viendra toujours récompenser ces pauvres bêtes éparpillées dans la boue.

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