mardi 4 novembre 2008

Comme un voleur


Je me rappelle ces automnes où mon grand-père vivait, lui qui disait toujours : « L’hiver va v’nir comme un voleur. Un bon matin on s’en attendra pas pis ça va êt’blanc dèhors. Ça va êt’le temps d’s’encabaner. » Il décrétait ça en fendant l’air de sa main droite, de haut en bas. En bon agriculteur, mon grand-père vivait avec les saisons. L’hiver annonçait son repos prochain. Il n’avait aucun contrôle sur sa venue, pas plus que sur ce jour où la mort est venue le prendre dans son lit. En lui, c’était devenu tout blanc. Il s’était encabané dans l’éternité.

7 commentaires:

Tattoo a dit…

Pauvre grand papa!

Pendant qu'il décrétait ça en fendant l'air de sa main droite, qu'est-ce qu'il faisait de sa main gauche, hein? Quoi?
T'as le don pour transcrire la langue orale. Un vrai petit Michel Tremblay!
Bon texte bref. Presque trop. On réclame un développement...

Et un décentrement du propos! ;)

Vianney a dit…

J'avoue ne pas avoir l'autre main... Peut-être essayait-elle de se décentrer le propos...

Oui, ok, merci, je vais de ce pas écrire une pièce qui s'intitulera : Les beaux-frères. C'est une gang de gars qui se réunissent pour décaper des meubles...

Jérôme-Olivier Allard a dit…

Je seconde Tatoo. Vianney, tu écris l’oralité avec beaucoup d’adresse.

Vous m'avez manqué, messieurs. Vous, vos poésies, vos proses, vos sales gueules de vieux connards.

Tattoo a dit…

"Sales gueules de vieux connards"

ô toi, affreux jojo va! Misogyne phallocrate entre triple guillemets! Bukowski Arthurien! Une balle dans la nuque et tiens!

Mamathilde a dit…

Oh ta chute! Elle est vraiment forte!

Vianney a dit…

Content de nous voir tous ici réunis: Tatoo, Ascalyon et Mamathilde. De vieux souvenirs remontent en moi, des heures à nous invectiver vertement sur des sujets tout sauf intelligent! Enfin le retour de l'affreujojoserie.

Jérôme-Olivier Allard a dit…

L'affreuxjojoserie est un art qui se perd. Et la mort du Bazar y est pour beaucoup. Et la fin du cours de madame Théry.